Eloca était partie il y a plusieurs semaines de cela en quête de "Bonnöt", un parchemin précieux dont lui avait parlé un vieillard dans une taverne et qui était sensé apporter le bonheur, laissant la guilde aux mains de l'avisé Mass. Sa quête avait été périlleuse et longue, elle avait consulté de très nombreux grimoires et visité moult bibliothèques, mais elle était arrivée un jour devant le parchemin, qui était gardé par une douzaine d'homme et femmes en toge et qui étaient bien plus redoutables qu'il ne le semblait. Il lui firent passer une série de test écrits et armés, puis se réunirent pour donner leur verdict. La réunion dura longtemps. Eloca s'assit sur un fauteuil, les voyant au loin se disputer, consulter des documents puis se disputer de nouveau. Elle finit par s'assoupir, ne se réveillant plus que le lendemain. Les hommes et les femmes continuaient à discuter. Elle pensa qu'ils avaient dû y passer toute la nuit. Ces gens étaient des malades. Presque pire que les PAC. Ah! les PAC! Elle avait tellement envie de les revoir... Elle avait fait tout ce chemin et ces abrutis ne se mettaient pas d'accord, et pendant ce temps-là ses petits PAC étaient tous seuls sous le commandement d'un homme qui ne supportait pas l'alcool. Quel calamité!
Ni une, ni deux, la presque-elfe se leva et se dirigea vers les anciens, mais un garde l'arrêta.
- Que voulez-vous mademoiselle?
- Savoir pour combien de temps ils en ont!
- Vous savez, ça peut durer parfois des semaines, des mois... Il y a même eu la dernière fois un conseil qui a duré deux ans.
- Deux ans! Mais je ne peux pas attendre deux ans! Je dois partir moi!
- Partez, alors.
- Mais je dois partir sans le parchemin, c'est ça?
- Oui.
- Après tout mon travail, tout mon périple, je dois partir dans ce fichu parchemin... qui était sensé apporter le bonheur, ouais mon oeil!
- Ecoutez, vous m'êtes sympathique, je vais faire quelque chose pour vous. Partez en paix, j'enverrais mon faucon vous avertir du résultat pour que vous reveniez, une fois qu'ils auront terminé.
- Ah! Merci, merci, merci! Permettez que je vous embrasse, vous me sauvez la vie!
Eloca déposa ses lèvres deux fois sur les joues du garde qui rougissait violemment.
- Oh! J'ai encore une question, monsieur.
- Oui, allez-y.
- Ils ne mangent pas, ils ne dorment pas?
- Non. Ils sont résistants.
- Ils ne boivent pas non plus?
- Rien que de l'eau, une fois par jour.
- Deux ans... Je ne pourrais pas. Deux ans sans une petite Chartreuse...
Sur ce, Eloca prit le chemin du retour à tout hâte, ravie de revoir ses petits PAC. Evidemment, le voyage ne se déroula pas aussi bien qu'elle l'aurait pensé: il commença à neiger et elle ne put avancer aussi rapidement qu'elle l'aurait voulu, faisant de nombreuses haltes dans les auberges et passant parfois un jour ou deux sans pouvoir avancer car la neige était trop haute. Elle en profita alors pour connaître un peu le pays et les coutumes. Un matin, se réveillant, elle vit un grand sapin dans la salle commune de l'auberge, et des objets entourés de papier brillant au pied du sapin, qui était richement décoré de boules en cristal et guirlandes magiques qui brillaient et clignotaient. Tout le monde était réuni avec une tasse lait chaud au miel dans les mains et ils regardaient tous le sapin et les cadeaux avec des yeux brillants. Brigands, pélerins, voyageurs, missionnaires, guerriers en quête, tous étaient réunis autour de se sapin. Eloca s'avança vers eux, ses yeux brillants de la même manière, on lui tendit un verre de lait au miel et elle remercia. Elle porta la tasse à ses lèvres et laissa le merveilleux breuvage glisser dans sa gorge et lui réchauffer tout le corps en lui laissant un petit goût sucré sur la langue. Puis les cadeaux furent répartis, et tout le monde eut droit au sien. Eloca gagna un petit livre de recettes qu'elle ne manquerait pas de goûter une fois qu'elle serait rentrée à la maison. Elle demanda alors au propriétaire de l'auberge pourquoi il avait tout cela, le sapin, les cadeaux, le lait au miel...
- Mais c'est Noël, ma demoiselle!
Eloca fut choquée d'apprendre qu'elle venait de passer Noël loin de sa famille et que pourtant elle avait apprécié.
- On ne fête pas Noël ainsi chez vous?
- Non. On a quelques centimètres de neige, et encore pas tous les ans, et le père Noël vient lui-même nous apporter des cadeaux, mais il nous demande toujours plein de choses en échange. Et on a pas de sapin et de miel... Vous savez, je vis dans un désert, moi...
- Oh! Seriez-vous originaire de Fuisserage?
- Oui, monsieur, exactement. Vous connaissez?
- Oui, oui... Dure contrée. Magnifique, mais la guerre... finira par tout détruire.
- Nous nous efforçons de conserver les lieux le plus naturel qu'il soit.
La remarque de l'homme avait profondément touché Eloca. La guerre finirait par tout détruire... Voilà une chose horrible. Il fallait protéger les arbres, les animaux, la nature... Le domaine des PAC était un petit coin de paradis, mais il n'en était pas ainsi de tout le royaume... Elle continua à discuter un moment avec l'aubergiste puis lui dit qu'elle aurait aimé fêter Noël avec ses amis mais de la même manière qu'elle faisait de le faire chez lui. L'homme sourit alors et lui dit qu'il pouvait arranger ça.
- Vous avez un cheval, ma demoiselle?
- Oui, Pinceau, un cheval elfique.
- Est-il robuste?
- Un cheval elfique je viens de vous dire!
- Oui enfin, regardez vous, vous êtes toute fine et vous aussi vous êtes elfe.
- Je pourrais vous porter sans trop de difficultés, et vous, vous n'êtes pas très fin comme vous dites.
- Oui, pardonnez moi. Bref, je vais vous faire préparer une luge. La route est dégagée, votre cheval pourra la tirer.
Eloca fronça les sourcils, puis comprit bien vite quand le bonhomme demanda aux hommes présents d'aller couper un petit sapin et le faire porter sur la luge.
- Il n'y a pas de sapins à Fuisserage.
- Non, je vous remercie infiniment.
- Mais ce n'est pas fini! Attendez, suivez-moi.
Il la mena à la cave, où des centaines d'objets s'empilaient les uns sur les autres: des jouets en bois, des peluches, quelques armes, des bouteilles dont les inscriptions avaient disparu depuis longtemps.
- Choisissez. Un pour chacun de vos amis.
- Mais...
- Pas de mais, j'en ai trop, allez-y, faites vous plaisir.
Eloca piocha dans les objets éparpillés un cadeau pour tous ses amis, puis entreprit avec l'aide de l'aubergiste de les emballer dans du papier brillant. Puis ils mirent tous les cadeaux sur la luge et Eloca se tourna vers l'homme.
- Combien vous dois-je?
- Rien. C'est Noël.
- Et la chambre?
- C'est Noël, nuit d'hospitalité...
- Je vous suis infiniment reconnaissante monsieur. Je ne vous oublierais jamais. Passez nous voir si vous faites un tour par Fuisserage, quelqu'un saura sûrement vous guider jusqu'à nos montagnes.
- Avec plaisir.
Ils s'embrassèrent, puis Eloca prit les rênes de Pinceau et ainsi ils partirent, marchant tous deux dans la neige, traînant la luge derrière eux. Le soir tomba et Eloca commençait à avoir faim, mais il n'y avait aucune auberge, aucune taverne dans les environs. Elle fit arrêter son cheval et regarda s'il ne lui restait pas quelque chose dans son sac. Celui-ci avait été rempli de victuailles, et elle remercia une fois de plus le bon aubergiste qui devait être le coupable. Elle coupa un morceau de saucisson et un morceau de pain, donna sa ration d'avoine à Pinceau puis ils continuèrent tranquillement le chemin vers le domaine des PAC.
Ils n'arrivèrent que deux jours plus tard, et Eloca fut accueillie à grands cris et embrassades par les paysans du domaine. Elle ne vit aucun de ses soldats mais ne s'en préoccupa point: ils devaient être à la taverne. Préférant qu'ils ne la voient pas pour l'instant, elle pria un paysan de garder la luge dans son écurie, loin des yeux des PAC, ainsi que Pinceau, et alla passer la nuit dans son habitation dans la forêt des esprits. Le lendemain, elle se leva à l'aurore, et entra en silence dans sa taverne. Quelques PAC ronflaient sur un fauteuil, mais ils étaient tous profondément endormis. Elle plaça le sapin dans le petit salon, assez éloigné de la cheminée pour ne pas s'enflammer, le décora avec des petites boules et des guirlandes magiques, puis plaça les cadeaux au pied du sapin. Elle fila ensuite à la cuisine préparer du lait chaud avec du miel et en servit assez pour tout le monde. Elle avait aussi pris la précaution de mettre beaucoup de verres au cas où quelques alliés aient passé la nuit dans les lieux. Il en était de même pour les cadeaux, elle n'avait pas oublié les alliés.
Quand les premiers PAC se levèrent, elle ne fut pas étonnée qu'ils vissent avant le sapin qu'elle-même, il était vraiment magnifique. Quand enfin ils se tournèrent vers elle avec de grands yeux émerveillés, elle leur sourit joyeusement en leur souhaitant un joyeux Noël et leur intimant de prendre le cadeau sur lequel leur nom était inscrit.
- Liste des cadeaux:
Attention, je n'en ai mis que pour les RPistes de la guilde. Si un allié ou un non-RPiste veut s'incorporer, aucun problème, qu'il m'avertisse et dans ce cas-là je lui rajouterais un cadeau.
Mass - Déguisement de Père Noël (parce que les déguisements ça te va bien)
Tek - Sabre en caoutchouc qui brille et fait de la musique (parce que c'est marrant)
Rogue - Taille-griffe de bonne qualité (pour que t'arrêtes de griffer Leena)
Lamedore - Lunettes de soleil (pour pas faire souffrir tes yeux)
Sephora - Couverture en patchwork ultra-absorbante (pour pas que tu mouilles les alliés)
Ishi - Lunette de précision jolie (parce que c'est moche, mais tu va en avoir besoin)
Bobo - Déguisement de lutin (pour que tu ailles te promener avec Mass)
Lem - Tigre en peluche (parce que je suis sûre qu'il te protège mieux que ton garde du corps)
Nelvea - Kit d'écriture: plumes de cygne et encre de Chine (pour que tu continues à écrire ton histoire)
Leena - Ours en peluche (pour pas que tu oublies Rogue quand il part à la chasse)
Ylcir - Une lyre (parce qu'on t'entend pas beaucoup parler mais tu es sûrement un poète)